samedi 11 octobre 2008

Ça commence à sentir le brulé....

Le système politique américain est vraiment intriguant. Pas pour rien que plusieurs canadiens, moi-même inclus, suivent plus la course à la présidence entre Obama et McCain que la campagne électorale canadienne (qui se termine dans quelques jours, heureusement).

Le modèle politique américain est plus intéressant selon moi parce qu'il est davantage basé sur l'image que dégage le candidat, pas nécessairement sur ce qu'il dit. Un système constitué de deux partis, qui n'ont jamais été aussi différents qu'aujourd'hui dans leurs principes et leur valeurs. Le parti républicain est vraiment devenu le berceau des gens de la droite, des extrémistes religieux, et des xénophobes. Un peu ironique considérant que c'est Abraham Lincoln qui l'a fondé dans le but de mettre fin à la ségrégation raciale... La base républicaine croit en son candidat comme il croit en Dieu. La preuve est que John McCain, qui a dit et fait plusieurs conneries importantes depuis le début de la campagne, récolte encore plus de 40% des intentions de vote selon de récents sondages nationaux. Mais pour une partie d'américains, la soi-disant base républicaine, qui rappelons-le, ne pouvait pas sentir McCain en 2000 et qui se sont véritablement ralliés derrière lui qu'après avoir vu son choix de candidate à la vice-présidence, cela n'est pas assez. Ils sont outrés et surpris que leur candidat n'est pas en train de mener contre Barack Obama à ce point-ci de la course. McCain a essayé tant bien que mal de rétrécir l'écart qui s'est créé entre lui et Obama suite aux conventions des parties et à la chute des marchés mondiaux (en 'suspendant' sa campagne par exemple), mais rien à y faire. À chaque semaine, McCain perd plus de plumes (et surtout d'états) aux mains d'Obama.

Reste une choses à faire à moins de 4 semaines du scrutin pour tenter le tout pour le tout : démolir l'image d'Obama, comme les républicains l'ont fait pour John Kerry en 2004,au lieu d'essayer de battre l'autre en parlant des enjeux importants. 'It's the republican way'. La semaine passée, Sarah Palin a annoncé à une foule dans un petit village américain qu'Obama était dangeureux, qu'il cotoyait des terroristes américains comme Bill Ayers (un gars qui était surtout actif dans les années 60s, lorsqu'Obama avait 8 ans...). Les deux ont été des collaborateurs dans les années 90s pour aider à redresser une communauté pauvre à Chicago. John McCain ne s'est pas privé de commentaires, demandant à des foules de gens d'extrême droite 'qui est le vrai Obama', en le dessinant comme étant un dangeureux extrémiste de gauche avec des idées socialistes voir même communiste. Un vrai McCarthy à l'oeuvre! Depuis ces attaques, la base républicaine sort son côté violent et aggressif pour répondre à la rage qu'elle ressent face à la victoire imminente d'Obama. Et ce n'ets pas à prendre à la légère. On entend des cris du genre 'terrorist', 'traitor', et même 'Kill him' quand McCain ou sa catin mentionnent le nom d'Obama. On entend des gens dire qu'ils sont choqués, outrés de voir qu'un socialiste rentrera à la Maison Blanche au mois je janvier 2009. J'ai vu une vidéo où l'on traitait un journaliste de 'European socialist!' en lui lançant des choses parce qu'il demandait des questions à propos d'Obama. Et on entend bien sûr des gens parler du fait qu'il est 'différent' des autres présidents... no shit, il est noir!

Ce qui est véritablement dangeureux, c'est le jeu de McCain. Barack Obama n'est pas le candidat démocrate typique. Certes, il est un peu plus de gauche que les gens de son parti. Mais surtout, il est noir. Qu'on le veuille ou non, c'est un facteur très important dans cette course. Et ça commence à faire sortir une haine profonde chez certains républicains, qui sont frustrés d'une défaite presque certaine aux mains d'un homme 'différent'. Certains évoquent même la possibilité d'émeutes. Le salissage de McCain ne semble pas l'aider du tout dans sa campagne. Et je crois qu'il commence à s'en rendre compte. Lors d'un récent 'town hall' au Wisconsin, McCain a dû faire face à des commentaires assez agressifs et parfois même violents à l'égard d'Obama. À chaque fois, il a dû calmer le jeu en disant de bonnes choses sur le candidat démocrate. Encore une fois, 'the original Mavericks' ont tenté quelque chose pour gagner, et c'est en train de leur revenir en pleine face...

Je prédis une cuisante défaite du parti républicain le 4 novembre 2008. À moins d'un revirement majeur, voir même un 'miracle' (ie attaque terroriste sur le 'homeland' ou vraie révélation-choc au sujet d'Obama)), il sera impossible pour John McCain de sortir du trou dans lequel il est actuellement.

1 commentaire:

Nicdou a dit…

Bonne analyse de la situation actuelle.

Ça commençait pourtant assez mal ton texte : "Le modèle politique américain est plus intéressant selon moi parce qu'il est davantage basé sur l'image que dégage le candidat, pas nécessairement sur ce qu'il dit."

Faudrait peut-être définir "intéressant" ici, car "intéressant" dans ce contexte-ci est loin d'être un qualificatif positif (et encore moins constructif...).

Un système politique basé sur "l'image que dégage un candidat", ça ne fait pas des enfants forts au niveau des idées et de la gouvernance politique.